samedi 5 octobre 2013

Finalité

"I can get no satisfaction" (Satisfaction, The Rolling Stones) 
(Je n'obtiens pas de satisfaction)

Un samedi de réunion.
A Paris.
Un samedi que je ne passe pas en consultation, ni chez moi l'après-midi d'ailleurs...
Encore, je n'ai pas à me plaindre, Paris n'est qu'à une heure de train de Lille, je suis plutôt privilégié par rapport à certains autres présents aujourd'hui.



Un mercredi soir de réunion à la faculté.
A Lille.
Pas loin de chez moi, mais une soirée de plus que je ne passerai pas chez moi.
Ma femme accepte de me voir parti parce qu'elle sait que je suis quelqu'un de passionné et que je ne saurais pas faire autrement. Accepter ne veut pas forcément dire approuver. Je le sais, et je comprends parfaitement.



Un jeudi après-midi. Réunion au ministère de la santé.
A Paris.
Ca tombe bien, le jeudi après-midi est mon après-midi de repos. Habituellement l'après-midi commence à la fin de mes consultations... vers 14h... et c'est le jour où je peux aller chercher les enfants à la sortie de l'école.
Là, j'y vais sans rechigner, je suis motivé, passionné, je défends une cause que je crois et espère noble.



Un congrès d'enseignants.
Dans une ville de France plus ou moins éloignée.
J'aime bien l'ambiance des congrès.
Mais mes zèbres et ma femme ne sont pas là. On s'appelle tout le temps. Et on remercie la technologie et son FaceTime compatible avec nos terminaux.
Mes zèbres seront là, je les verrai. Ma plus grande zébrette sera calme et souriante, comme toujours.
Mon zèbre et la plus jeune zébrette se lanceront implicitement un concours de celui qui fera le plus de grimace devant la caméra.
Et je dois dire que les départager est assez difficile, tellement ils y mettent du coeur.
En général, on se rappellera plus tard Mme Calaf' et moi, plus tranquillement, pour parler quelques minutes, se souhaiter bonne nuit.

"I won't let you down. I will not give you up. Gotta have some faith in the sound. It's the one good thing that I've got" (Freedom, George Michael)
(Je ne t'abandonnerai pas, je ne te délaisserai pas. Aies confiance en ma musique, c'est le seul talent que j'aie)

Je n'aime pas être loin d'eux.
J'aime bien l'ambiance des congrès.
Je n'aime pas être loin d'eux longtemps.
Les voyages forment la jeunesse et de mon point de vue ils brisent un peu la routine.
Mais du coup je suis loin de ma tribu régulièrement.
Je choisis donc volontairement de me compliquer la vie ?



"Je t'emmène faire le tour de ma drôle de vie, j'ai des idées dans la tête et je fais ce que j'ai envie" (Chanson sur ma drôle de vie, Véronique Sanson)

Oui, une bien drôle de vie.
Des idées et pas assez de temps pour les concrétiser.
Du coup, je m'en veux un peu.
Je me dis que tous ces moments où je suis à naviguer sur le net pour lire l'acutalité, ou à regarder NCIS en anglais, sont des moments perdus qui auraient pu être investis dans la réalisation de ces idées.
Alors, je les travaille le week-end, sur l'ordinateur, les réponses aux mails des thésards, les harmonisations de partitions...
Et c'est autant de temps en moins passé avec la tribu. Enfin, nous sommes au même endroit, nous partageons de petits moments.
Devraient-ils être plus nombreux ? Faudrait-il que je plaque toutes ces activités annexes et ne me contenter que faire mon métier et rien d'autre ?





"Everytime you go away, you take a piece of me with you" (Every time you go away, Paul Young)
(Chaque fois que tu pars, tu emmènes un morceau de moi avec toi)

Oui, les souvenirs sont là.
Ceux que j'avais emmagasinés ici.
D'autres aussi. Nombreux.
J'ai la musique aussi qui m'accompagne.
Ce livre aussi que j'ai commencé et qui commence à s'étoffer un peu.
Peut-être l'aurai-je fini avant la retraite...

"N'aie pas de regrets, fais-moi confiance et pense à tous les "No way", l'indifférence des sens" (Regrets, Mylène Farmer et Jean-Louis Murat)

Tout ce temps servira-t-il à quelque chose au final ?
Passer du temps pour une noble cause, c'est beau. C'est louable. Enviable ? Je n'en sais rien, mais vivre ses passions est... passionnant. Pour l'instant...
J'aimerais parfois avoir une DeLorean et aller faire un petit bond dans le futur.
Voir si tout cela était utile. Si je n'ai pas perdu mon temps.
Vais-je avoir quelque chose à regretter au soir de ma vie ?

4 commentaires:

  1. Non vas-y, fonce ! En préservant des moments avec les tiens bien sûr.

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  2. Au soir de ta vie, tu ne regretteras rien car les personnes qui t'aiment savent que tu as besoin de ces activités, ces occupations pour mieux revenir te ressourcer à leurs côtés.
    Et puis tu es ainsi fait...
    Et pour citer une grande philosophe : "les chemins sont multiples, tout est question de choix" (Mylène Farmer, Méfie-toi)... Pourquoi je ne pourrais pas la citer moi aussi ? :-)))
    Ton grand frère

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  3. Oh... Je culpabilise maintenant de t'envoyer des mails pour la thèse...
    Promis Mme Calaf, je vais faire attention.

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  4. C'est surtout une question de choix, de priorités et d'équilibre, je pense. La famille est une priorité. Se sentir bien l'est aussi.
    Le tout est de ne pas se culpabiliser de ce qu'on fait parce que ça ne sert à rien : en plus du sentiment de culpabilité, on se gâche un moment qui aurait pu être plaisant et là réellement on a tout perdu.
    Et ne pas trop se poser de question sur l'utilité de ce qu'on fait aussi, parce que sinon on ne prendrait plus le temps de rien. Juste travailler. On fait parce qu'on en a la possibilité et l'envie. Rien que le fait de faire ce qu'on veut et peut faire, je pense que c'est déjà en quelque sorte utile.
    Les regrets, on en aura toujours et c'est normal parce que finalement, on est humain. On ne peut pas être au top partout, toujours, même si on fait du mieux qu'on peut. Mais selon moi, le temps n'est jamais vraiment perdu si on en a profité. :)

    Désolée pour le long message, c'est juste que je me retrouve un peu dans cet article.

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