"Ça ne tient pas debout ce regard qu'ont les
gens sur toi, tu t'y habitues. Ça ne tient pas debout cette force qui
habite en toi, tu l'as toujours eue. Ça ne tient pas debout, le malheur ça
n'existe pas, tu l'as toujours su" (Ca ne tient pas debout, Michel Berger)
Fin d'année. Heure des bilans.
2015 aura vraiment été une année particulière à
bien des égards.
Nationalement, bien entendu. Tout le monde a été
marqué par tous les événements qui se sont produits.
On a beau vivre loin de Paris, on a beau se dire
que ça paraît irréel, c'est bien arrivé.
Il y a eu des moments très riches en émotions
positives. Des moments "Yin" dont j'avais parlé ici
Des amis. La famille. Des expériences
professionnelles, universitaires, télévisuelles, radiophoniques que j'ai
vraiment pris plaisir à vivre.
Des moments "Yang" aussi.
De la méchanceté gratuite de certains, des remises
en question, de la motivation parfois en berne...
Des patients qui ont perdu la vie... certains pour
lesquels c'était malheureusement "prévisible", d'autres pour lesquels
cela a été une triste surprise.
"Je m'en irai dormir dans le
paradis blanc, où les nuits sont si longues qu'on en oublie le temps. Tout
seul avec le vent, comme dans mes rêves d'enfant. Je m'en irai courir dans le
paradis blanc, loin des regards de haine et des combats de sang, retrouver les
baleines, parler aux poissons d'argent, comme, comme, comme avant" (Le paradis
blanc, Michel Berger)
Le 31 décembre, on se dit que l'année se termine,
qu'il ne reste plus assez de temps pour des mauvaises nouvelles. Un peu à la
manière de La cité de la peur des
Nuls "Il ne peut plus rien nous arriver d'affreux maintenant"...
C'est la vie, sans doute. Le bien le plus précieux
que nous avons tous. Le plus fragile aussi, 2015 en est la preuve.
"Pour me comprendre, il
faudrait savoir qui je suis. Pour me comprendre, il faudrait
connaître ma vie, et pour l'apprendre, devenir mon ami. Pour me
comprendre, il aurait fallu au moins ce soir, pouvoir surprendre le chemin
d'un de mes regards triste mais tendre, perdu dans le hasard. Je l'ai
connue toute petite dans les bras de sa grande maman. Dommage,
dommage, j'aimais tellement son visage." (Pour me comprendre, Michel
Berger)
La vie est déjà suffisamment fragile pour qu'on
puisse chercher à se l'ôter. C'est pourtant ce qu'elle a choisi de faire il y a cinq jours, à 32 ans.
Je ne comprends pas ce geste. Je ne comprends pas
qu'elle n'ait pas eu envie de faire appel à nous. Je ne comprendrai jamais,
parce qu'il n'y a rien a comprendre. Parce que c'est la vie. Ou la fin de la
vie.
"Et, quand nos regrets viendront
danser autour de nous, nous rendre fous, seras-tu là ? "
(Seras-tu là, Michel Berger)
Eté 1992. Première fois que je
mettais les pieds en Sicile, la terre d'une partie de mes ancêtres. Tu étais
venue avec nous. Tu étais la filleule de mes parents. Je me souviens de toi
jouant dans la rue de la petite maison familiale. Europe 1 que nous captions
même loin de France, diffusait la nouvelle qui a marqué une partie de mes
vacances : Michel Berger venait de mourir. Jeune. D'une crise cardiaque.
Je m'étais dit à l'époque que
c'était bizarre d'imaginer que la vie puisse s'arrêter du jour au lendemain
sans crier gare.
Je me dis la même chose, au
dernier jour de 2015.
Ca ne tient pas debout.
Et faire que 2016 soit belle et à l'image de notre "cousine" qui était la joie de vivre et les rires aussi... notamment en Sicile.
RépondreSupprimerEn effet, il n'y a rien à comprendre malheureusement...