lundi 9 juillet 2012

Premier jour de stage de Médecine Générale

Comme si c'était hier.


Une forme d'appréhension mêlée à une forme d'impatience.
Mon premier jour de stage de Médecine Générale.
Comment allait bien pouvoir se passer cette journée ?
Oh j'avais bien entendu parler de ce stage par d'autres. J'en connaissais les grandes lignes. Je savais plus ou moins comment cela se passait, et les échos étaient plutôt bons en général.


 Mais bon... toujours cette peur de début de stage. Devoir tout recommencer à zéro.
On va me poser des questions, mais je ne sais pas d'avance lesquelles ! J'espère surtout savoir y répondre. Imaginez que je sèche dès la première, cela ne ferait pas très sérieux...


De plus qui dit début de stage, dit nouvelles têtes. Va falloir s'apprivoiser, se connaître sans forcément devenir les meilleurs amis du monde; se côtoyer en sachant que cela ne durera forcément que six mois.


On a aussi chacun nos petites habitudes. Je vais devoir changer quelques unes des miennes, forcément. M'adapter à quelques unes des leurs, forcément.


Mais surtout, les patients : que vont-ils dire ? Accepteront-ils notre présence à tous les deux ? Parce qu'à l'hôpital, finalement, ils ont rarement le choix. Bien souvent, ils sont allongés dans leur lit, à moitié nus, et on débarque à 5 ou 10 dans la chambre, tous habillés de nos belles blouses blanches, comme autant d'armures et de boucliers. Ils osent rarement protester et acceptent quasiment tout ce qu'on leur propose.
Là, ils vont être habillés, en civil. Et nous aussi puisque nous nous sommes mis d'accord sur le fait que la blouse n'était pas nécessaire. Et ils vont discuter et donner leur avis. Et même parfois refuser ce qu'on leur propose. Quel changement !


Voilà, ça y est, je stresse.
En plus, comme nous ne serons que deux en face du patient, je vais forcément me faire observer. Et tous mes petits tics vont être passés au crible. Et je vais devoir être en mesure de tout justifier "Pourquoi avoir prescrit ça ? Quelle(s) hypothèse(s) diagnostique(s) ?"...
Et je sais même pas si nous allons nous vouvoyer ou nous tutoyer. Je ne vais sûrement pas oser en parler d'emblée comme d'habitude. J'attendrai sûrement qu'il ou elle m'en parle.


Oh là... quand je commence toutes mes phrases par "Et" c'est que je vraiment je stresse.


Pourtant, je sais bien que dans six mois, je serai un meilleur médecin. Enfin, je l'espère. En tout cas, je suis certain que j'aurai appris pas mal de choses.


Bon allez, je me lance... La porte du cabinet s'ouvre. J'entre.


On se serre la main. Ca y est... le stage commence... Et c'est mon premier jour.


J'espère que je serai un bon maître de stage...

3 commentaires:

  1. Ah ah ah ! Et oui dans ce sens là aussi :)

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  2. J'adore!!! Et tu sais quoi? Ce genre de stress ça prouve que tu en es un bon!!! :-)

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  3. C'est presque ça, sans le stress.
    J'aurais du attendre novembre, et finalement j'ai commencé pendant les vacances des confrères, pour que le stagiaire ait plus d'une journée d'occupée dans sa semaine. Le fait d'avoir démarré au pied levé, j'ai pas eu le temps de me poser de questions.
    Et pour l'instant, je vois plus ça comme du compagnonnage, il observe beaucoup, attend toujours que je lui propose de faire ci ou ça mais prend peu d'initiative (mais il est entre la 4e et la 5e année), mais je crois qu'il apprécie les débriefings une fois les consultations terminées.
    Ça me fait réviser certaines choses tout de même pour ne pas lui dire de conneries...
    Et très bon accueil de mes patients pour le moment.

    Que du positif!

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